Le management est finalement une question de rythme [manager sprinter].

Etes-vous un manager sprinter ou coureur de fond ?

Le management est finalement une question de rythme. Très souvent, en organisation, il y a la coexistence de plusieurs rythmes :

  • le rythme de l’environnement,
  • de l’organisation,
  • de l’opération et les rythmes individuels.

Cette mosaïque génère très souvent des incompréhensions et des difficultés de synchronisation. En tant que manager, vous êtes le chef d’orchestre chargé d’harmoniser toutes ces dissonances. Mais, pour commencer, vous devez être conscient de votre propre rythme.
Il est souvent difficile de trouver le bon rythme entre les exigences de la tâche, de la hiérarchie, les rythme de l’équipe et son propre rythme personnel. Il n’est pas rare, lors d’une prise de poste que le manager parte sur un rythme de sprinter. Et pourtant, les cas où cela est vraiment nécessaire sont très rares. Et même dans ces cas, le sprint ne permet pas toujours de tenir la distance.
Alors qu’est-ce qu’un manager sprinter ?

  • C’est celui qui fonce, qui veut tout azimut montrer qu’il maîtrise toutes les composantes de son travail.
  • Il se fixe pour objectif la collecte d’un maximum d’informations en un minimum de temps.
  • Il met un point d’honneur à connaître rapidement son périmètre.
  • Il est surinvesti, rapide, efficace et surtout travaille énormément.
  • Il met la pression sur lui-même mais aussi sur les autres.
  • Il prend rarement le temps d’être à l’écoute et de prendre la mesure des besoins de ses collaborateurs, et interlocuteurs.
  • De ce fait, il évalue parfois mal les véritables enjeux de son poste.
  • Il tombe même des nues quand il est remis en question.

Ce rythme effréné trouve souvent ses sources dans les besoins non exprimés du manager : le besoin de bien faire, d’être reconnu, d’être légitime auprès de sa hiérarchie et de ses équipes. C’est le « Super Moi » ! C’est le toujours plus. C’est la croyance qu’en travaillant plus vite et plus fort, on réussira mieux. Cela génère une impression de toute puissance qui est souvent un leurre. Cela correspond aussi à des valeurs, et à des croyances très ancrées.
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Quels sont les impacts de ce rythme ? Tout d’abord le risque d’un épuisement prématuré. Il n’y a pas de repos possible. Le niveau d’exigence est tellement élevé que le manager ne baisse jamais sa garde.
Mais ce rythme sprinter a aussi plusieurs impacts sur une équipe. Tout d’abord, cette rapidité peut générer les malfaçons et les erreurs. Cela empêche souvent la prise de recul. Il n’y a pas de remise en question avec l’apprentissage individuel comme collectif des dysfonctionnements. L’organisation n’est plus apprenante.

De même, alors que les équipes sont soumises à ce rythme soutenu, s’offrent à elle deux choix.

Le premier est de suivre leur manager et adopter ce rythme sprinter même si cela ne leur convient pas. Bien évidemment, le risque à moyen terme est l’implosion au vol de certains membres de l’équipe. Le résultat : avoir une équipe exténuée, proche du burn out et donc démotivée et démobilisée. L’énergie n’est pas investie au bon endroit.

L’autre choix est de laisser le manager évoluer à son rythme et garder son propre rythme. Dans ce cas, les membres de l’équipe risquent de perdre en estime professionnelle. Le décalage entre les deux peut occasionner chez eux un sentiment de dévalorisation. Plus le manager a un sentiment de toute puissance et ressent toute l’adrénaline, plus les managés perdent le contact avec la réalité, et leur projet. Une phrase revient alors comme un leitmotiv : « A quoi bon finalement », symbole d’un véritable désengagement.

Cette dichotomie rythmique génère aussi des tensions et des conflits plus ou moins ouverts qui trouvent leur source dans la difficulté à se mettre en synchronisation, en harmonie sur le rythme de travail, d’échange et de prise de décision.
Mais comment y remédier en tant que manager ?

Tout d’abord, il s’agit de conscientiser et de réaliser sur quel mode vous êtes. Est-ce que ce mode est adapté à la situation, à l’équipe et à votre personnalité ? Est-ce que ce rythme est nécessaire pour une période précise ? Est-ce que ce mode sprinter va évoluer vers un mode coureur de fond ? Comment planifiez-vous cette évolution à venir ?

Si vous décidez de mieux ajuster votre rythme, identifiez les tâches dans lesquelles vous avez une véritable valeur ajoutée. Vous ne pouvez pas tout faire, vous ne pouvez pas être sur tous les fronts. Vous devez l’accepter. Priorisez !

Enfin, la troisième étape va consister à adapter réellement votre rythme. Privilégiez un mode coureur de fond. Respirez. Accordez-vous des plages de convivialité, d’informalité et d’échanges avec vos équipes. Prenez le temps d’écouter et de regarder. Vos équipes en seront d’autant plus efficaces et la cohésion dynamisée.

Évitez surtout d’être désynchronisé(e) par rapport à vos équipes et à votre organisation. Jouez la partition avec le bon rythme et la bonne tonalité ! Cela vous aidera non seulement à éviter les fausses notes mais aussi à les corriger au fur et à mesure.
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