Quand Cohésion rime avec inhibition… [coaching d'équipe]

Coaching d’équipe – Quand Cohésion rime avec inhibition…

La cohésion d’équipe est souvent un sujet crucial en organisation et un challenge pour les managers. Si l’on se réfère à la définition la plus simple du dictionnaire, elle caractérise les forces qui unissent les composantes d’un corps. Cette cohésion finalement c’est la synergie entre tous. Six paramètres vous permettront de diagnostiquer l’existence comme le niveau de cohésion de votre équipe :

  1. les capacités des membres du groupe à interagir directement en limitant au maximum les interventions superflues du manager : l’équipe se débrouille et est autonome.
  2. la fluidité des échanges entre tous lors des réunions ainsi que le respect et l’écoute exprimés lors de ces échanges,
  3. la capacité des acteurs à faire ensemble de façon efficace, à réaliser à produire de concert, à co-construire,
  4. l’attitude de chacun face à la notion d’équipe : le rejet ou l’adhésion totale,
    ce que l’équipe n’arrive pas à faire ensemble et ses points de blocage,
  5. les tabous parfois prédominants ou à l’inverse inexistants si l’équipe est cohésive,
  6. et enfin la qualité et la fréquence de la communication comme notamment l’équilibre entre le formel et l’informel, la place de la convivialité, etc..

Tous ces éléments sont des bons indicateurs d’évaluation qualitatifs. Mieux les repérer vous aidera aussi à développer et mettre en place les bons leviers et moteurs pour aider l’équipe à trouver cette synergie.

Au centre de beaucoup d’ateliers de travail, de formations, de coachings collectifs, la cohésion reste un sujet central et stratégique. Ses bienfaits ne sont plus à prouver. Porteuse de sens pour les acteurs comme de motivation, elle a un impact direct sur l’action ensemble plus dynamique et plus efficiente. Elle libère les énergies et encore plus la créativité car chacun peut s’exprimer en sécurité via une communication harmonieuse et facilitante. Les points de vue y sont confrontés ce qui aide le groupe à se dépasser, à relever les challenges et à aller plus loin dans l’atteinte des objectifs. Bref, vous l’aurez compris c’est une configuration idéale,… enfin sur le papier. Preuve en est la difficulté à travailler, à avancer, à performer des équipes non cohésives.

Cependant, nous pourrions mettre un petit bémol à ce joli paysage sans accroc. La cohésion peut aussi parfois générer son lot de dysfonctionnements. Je vous rassure non pas systématiquement mais dans certaines configurations et à un certain niveau.

Son premier lot de risques est lié à la qualité de cette cohésion et notamment à son orientation. Une équipe très cohésive au sein d’une organisation peut développer un système clanique et se développer dans l’adversité. En résumé, certains services se développent comme le « dernier petit village gaulois ». Leur synergie s’exprime en négatif. Ils se ferment, vivent en autarcie et dans la défiance. Cela impacte bien sûr non seulement le groupe qui manque d’oxygène sur le moyen terme mais aussi l’ensemble de l’organisation quand on se retrouve dans l’antinomie insoluble : « nous contre les autres ! ». Cela est encore plus grave quand le manager lui-même est en dehors de la frontière. Il risque de cristalliser cette cohésion contre lui et se retrouver vite marginalisé et challengé.

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L’autre risque important est quand cette cohésion n’est pas au service du « faire » mais du « être ». L’équipe se concentre sur ses relations, sur son plaisir d’être ensemble mais finalement détourne son attention de la tâche. Le manager a dans ce cas de figure maille à partir avec un groupe de joyeux drilles, heureux d’être ensemble mais pas dans l’accomplissement. Bien évidemment et heureusement cela n’arrive pas souvent mais doit demeurer un point de vigilance avec une question centrale : Vers où mon équipe dirige t’elle son énergie et son attention ?

Enfin, quand la cohésion est élevée, elle peut présenter deux écueils liés aux limites de la loyauté au groupe. En effet, une équipe très cohésive parfois, naturellement, inhibe la parole dissonante. Le mécontentement, les irritations qui ne manquent pas d’arriver dans la vie d’un groupe peuvent ne pas s‘exprimer pour éviter de questionner, remettre en question le groupe ou blesser ses membres que l’on affectionne. Le paramètre relationnel prend le pas d’autant plus quand certaines personnalités sont dominantes et exercent une fascination sur le groupe. Et parfois, on se rend compte, que beaucoup de petites rancœurs s’accumulent et ne sont jamais exprimées.

De même, la loyauté due au groupe freine parfois les individualités. Quand la cohésion est au service du « être ensemble », cela peut totalement stopper les bonnes volontés et la motivation de chacun. Attention de ne pas trop en faire pour ne pas sortir du lot, être remarqué voire marginalisé par un « zèle excessif ». Quand le groupe est orienté vers le « faire », cela peut imposer un rythme collectif qui ne convient peut-être pas à tous. Chacun peut alors être terrifié de décrocher, de ne pas performer et ainsi d’être poussé à l’épuisement ou à l’erreur. Enfin, la loyauté impose parfois inconsciemment de ne jamais s’envisager comme une individualité. Cela peut avoir un impact sur les carrières de personnes qui ne partent jamais, ne saisissent jamais aucune autre opportunité à cause des autres qu’ils ne veulent pas « abandonner ».

Comme vous le notez la cohésion a du bon et reste primordiale mais attention à évaluer sa qualité, son niveau d’intensité, et son orientation. Ces trois indicateurs vous aideront à ne pas basculer dans une cohésion inhibante et bloquante plutôt que porteuse.

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