L’art du Stroke : apprenez à donner de la reconnaissance !

Le père de l ‘Analyse transactionnelle, Eric Berne, a développé plusieurs outils pour nous aider à optimiser nos interactions interpersonnelles. L’un des plus pertinents dans le cadre professionnel notamment lorsque l’on a un poste de manager est, selon moi, le « stroke ». Vous m’excuserez cet anglicisme mais la traduction littérale en française n’est pas aisée. Le « stroke » peut vouloir dire à la fois « caresse » ou « coup ». Vous l’aurez compris, il caractérise en d’autres termes le feed back et les signes de reconnaissance que l’on peut donner en positif comme en négatif à ses interlocuteurs et à ses équipes.

L’art du Stroke: Quelques principes de base à connaître !

Pour commencer, personne ne peut vivre sans « stroke ». L’enfant qui vient de naître se nourrit de cette interaction et chacun de nous préfère véritablement recevoir du « stroke » négatif (coup, reproches, insultes, punitions, santions,…) que pas de « strokes » du tout. Sans « stroke », c’est la mort psychologique voire physique assurée.
Le « stroke » définit tout notre comportement. Notre attitude adaptée ou au contraire rebelle, notre capacité à répondre ou pas à la demande de l’autre, être proactif ou réactif. Nous sommes conditionnés depuis notre plus jeune âge par le niveau et la qualité du « stroke » que nous avons reçu. Certaines personnes ont donc une grande capacité à recevoir des signes de reconnaissance positifs, ce sont d’ailleurs souvent les mêmes qui ont une facilité à en donner. Nous avons donc tous notre seuil detolérance de la quantité de« strokes » possible positifs comme négatifs mais aussi nos canaux privilégiés. Certains préfèrent les compliments oraux, d’autres les écrits. Certains autres vont avoir besoin d’être remerciés tout le temps d’autres vont préférer les actes. Bref, chacun a son propre système. Cela explique aussi pourquoi parfois les personnes ne sont pas toujours en phase dans la sphère personnelle comme professionnelle.
Il existe différents types de « strokes ». Le « stroke » positif peut être un compliment, un remerciement, la demande d’un avis, un avantage financier ou en nature, une délégation,… A l’inverse un « stroke » négatif sera une sanction, une critique, une insulte, un recadrage. Ne vous méprenez pas, certains « strokes » négatifs peuvent aussi avoir des effets positifs quand ils sont faits de façon constructive. De même, il existe des « strokes » conditionnels liés à la réalisation d’une action. Vous êtes complimenté car vous avez réussi un travail, atteint un objectif. Il est lié au « faire ». Mais aussi des « strokes » inconditionnels qui ne sont liés à rien si ce n’est à ce que vous êtes. Ces derniers sont plus puissants que les premiers. Leur impact sur la personne qui les reçoit est très fort et dure plus longtemps.

L’art du Stroke: Pourquoi en donner ?

Au regard de tous ces principes de base, vous pourriez vous demander pourquoi, en tant que manager, vous devriez vous sentir concerné. Tout simplement, parce que le « stroke » est l’outil indispensable à votre management. Il a plusieurs vertus. Tout d’abord, il vous permet de motiver vos équipes en valorisant vos collaborateurs, en leur donnant confiance en eux, en leur capacité. Il permet de créer du lien avec chacun, voire même de la cohésion d’équipe autour de vous. Il peut aussi influencer positivement les collaborateurs rebelles qui sont plus enclins à chercher des signes de reconnaissance négatifs que positifs. En distillant intelligemment vos « strokes » positifs, vous réussirez à leur donner envie de s’engager positivement, vous recréerez du lien avec eux. Enfin, lorsqu’il s’agit de« stroke » négatif, il permet de donner un cadre, une ligne de conduite pour vos collaborateurs. Ils comprennent mieux ce que vous attendez d’eux. Ils peuvent utiliser cela comme une base de progression, d’amélioration. Cela est pour vous une méthode pertinente de les aider à monter en compétences. Comme vous voyez, ses impacts sont évidents et la bonne nouvelle c’est que le « stroke » est une ressource gratuite et inépuisable. N’hésitez pas à en user et abuser d efaçon constructive.

L’art du Stroke: Comment en donner tout en sachant en recevoir :

Par contre, il faut quand même, être conscient de quelques écueils liés au « stroke ». En tant que manager, vous devez l’utiliser avec pertinence et efficience. Tout d’abord, prenez conscience de votre propre niveau d’acceptation pour recevoir du « stroke ». Avez vous un petit seuil detolérance car vous en avez reçu très peu ou très peu de positif dans votre vie ? Du coup, interrogez-vous sur votre capacité à en donner. Est-ce que cela va de soi pour vous ? Est-ce facile ? Quel type de « stroke » auriez-vous plus tendance à dispenser ? Pour beaucoup d’entre nous, nous privilégions les« strokes » conditionnels liés à une action et souvent indirects (par personne interposée, après coup ou par forcément précis). Peu de personnes sont véritablement à l’aise avec le compliment direct ou même d’ailleurs avec l’expression directe et constructive d’une critique.
Ensuite, demandez-vous aussi quel est le niveau de tolérance devotre interlocuteur. Est-il en demande de ce type de retour ou au contraire est il très mal à l’aise avec cela ? Quel canal préfère t’il ? Oral, écrit ? Un remerciement, un bravo, un compliment appuyé ? Il est très important de « stroker » en fonction de la personne qui le reçoit sinon cela peut avoir un effet inverse totalement contre-productif. De même, soyez authentique. Ne« strokez » pas si cela n’est pas basé sur une réalité vérifiable ou tout à fait vrai. Cela peut être véritablement mal perçu et reçu. Le dernier point à ne pas négliger c’est le fait de vous mettre aussi en position de recevoir des signes de reconnaissance à votre tour. Accueillez les retours devos collaborateurs positivement. Montrez que vous avez entendu et que vous appréciez ces « strokes ». Il est important de vous diponibiliser pour cela. Lorsque cela sera votre tour de « stroker », vous en serez d’autant plus crédible et cela fluidifiera les relations au sein d’une équipe.
A vous de passer à la pratique. Vous vous rendrez compte très vite de l’impact extrêmement positif de ces actions sur vos collaborateurs et sur leur relation avec vous.